Chemins fantastiques

1815—1830 : dans le laboratoire du romantisme allemand


Franz Kobell, Paysage héroïque avec cascade, ca. 1790

Eclipsée par le grand classicisme viennois (1775—1810) et la révolution des romantiques (1830—1850), la génération des musiciens actifs en Allemagne et à Vienne autour des années 1815—1830 a longtemps été oubliée. Pourtant, loin de n’être qu’une période accessoire ou de transition dans l’histoire de la musique, c’est cette époque qui a vu naître et se définir le langage musical romantique. Ainsi, à côté de L. van Beethoven et F. Schubert, les compositeurs aujourd’hui les plus connus du premier tiers du XIXe siècle, des musiciens tels que C. M. von Weber, J. N. Hummel, I. Moscheles, L. Spohr ou F. Ries ont contribué au développement du vocabulaire harmonique et de l’écriture instrumentale, et surtout à l’élaboration du catalogue d’images fantasques qui ont longtemps nourri l’inspiration des compositeurs romantiques.

En assemblant un florilège de compositions originales et d’arrangements de certaines des œuvres orchestrales les plus marquantes de cette période, le projet de l’Ensemble Hexaméron propose une immersion dans les atmosphères poétiques d’un salon allemand des années 1820, en en reconstituant sur des instruments originaux les sonorités et l’esprit créatif qui l’animaient.


Pianoforte Rosenberger, Vienne 1820, collection de Luca Montebugnoli